A MA GRAND MERE :Poème...

Dans le brouillard de mon subconscient, où nagent en chute libre toutes ces images ayant inséminées l´existence de leurs émotions, la tienne est aussi vivante et présente, pleine de rides, fissurant ta face comme pour témoigner d´intenses instants remplis de sensibilités, à la fois douces et rudes, où l´existence a vu se construire les circonstances de ta destinée
À travers ton corps laminé par les empreintes du temps ayant vaincu par sa témérité l´éclat de ta jouvence, dont ton ego avait été si fière dans la bretelle de ton existence, où même les instants muets du silence s´évertuaient à suspendre leur langue pour qu´aucun son ne fût émis et que la contemplation puisse culminer à son comble
Telle une falaise rongée par les eaux salées de la mer, chaque moment s´évanouissant dans les profondeurs de l´histoire, s´en allant avec une portion infinitésimale de ton destin, dont la marche semble molasse, mais déterminée à s´accomplir et à réaliser la pleine volonté de la providence
Témoin d´une époque absoute en cendres que le vent dissémine dans le vide de l´ombre des temps révolus, où l´être puise sa nostalgie dans la trame de son actualité pour construire la conscience d´une vie, sur le fil de ton expérience humaine est juchée toutes ses vues, pleines de leçons, ayant prêché leurs pertinences aux contemporains à bon escient
Dans la profondeur de ton silence, nageant au fond de ton être où tout te semble si proche et lointain á la fois, palpant la crête de ta sensibilité de sa main douce et tendre, comme pour ressusciter l´enthousiasme des moments passés, meublant l´intrigue de ta vie
Éveillées de leur sommeil latent aussi, les innombrables déconvenues ayant scalpées la ferveur, obnubilant le bien- être pour infuser l´âme de son suc acre, livrant la vie dans la sauce acide, où la langue ne cessait d´élever que des complaintes intermittentes au fil d´une longue procession sans fin
Ton présent est une sénilité à peine arrivée, ses pas ont été lents mais fermes dans le parcours de sa destination tracée au fil des temps ,où les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois et les années en symbiose marquent l´existence de leurs tatouages imparables, comme pour témoigner leur indissociabilité à la vie tout court
Sur ton visage tacite se lit à la fois la longitude, la latitude et la lassitude inspirant l´inéluctable repos malgré les délices de la vie, le corps avachi par le poids de l´âge, et sous son ciel ne se sont amoncelés que des nuages de sagesse, émanant de toutes les péripéties ayant traversé ton séjour sur terre

Commentaires

Articles les plus consultés