Soliloque(11) :Extrait de mon roman...

Elle m’amena dans un bistrot où nous avions siroté de la bière. J’en profitais aussi pour me soulager. D’une attention tendre, elle me regardait quand je me réinstallais sur la chaise en face d’elle, et demanda avec gentillesse pendant que ses doigts exquis caressaient timidement la circonférence de son verre.
-As-tu un billet pour rentrer ? Il se fait tard ajouta t elle d’un air enjoué. Et avant qu’elle n’eut fini de parler, elle avait sorti un ticket de métro. Elle me le tendit de bonne foi.

-Je ne peux le prendre car j’en ai. Je lui montrais le mien que je sortis de ma poche avec un sourire concis. Je savais que son geste était légitime. J’étais dans une situation précaire. D’autant plus qu’eux-mêmes, les autochtones reconnaissent la conjoncture difficile qui est la leur. Combien à plus forte raison ne le serait elle pas pour l’apatride que j’étais devenu. L’amour seul a la capacité de déployer la sensibilité humaine dans toute sa dimension qu’aucune souffrance, fusse t elle minime, ne sait lui paraitre insensible. Elle avait cette faiblesse de l’âme humaine qu’est la compassion, mais aussi , laquelle est l’attribut indispensable à la particularité de notre humanité différente de la sensibilité des autres êtres sur la terre. Elle est une grande âme .Le savait elle ? Je ne sais répondre à la question.

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