Enfin reunis : Soliloque (10)

Ceint par une assurance imperturbable, je m'engouffrais dans la bouche du métro .Le pas plus que sûr de ce que je valais, et de l’effet pour celle qui allait me rencontrer. Je descendais l’escalator qui ronronnait comme ruminant un ras le bol à peine entendu. Dans la trame où je m’étais embarqué retentissait en sourdine une mélodie de musique classique. Des envolées lyriques d’une partition parfaitement maitrisée. Elle caressait le silence des uns et flirtait avec la conversation des autres. Je sentais une certaine anxiété bousculant mon calme. Comme une incise tentant de fissurer ma sérénité .Puis mon téléphone vibra dans la poche de mon pantalon. Elle venait de m’écrire pour traduire le paroxysme de son angoisse qu’elle venait d’atteindre. Elle avait des jambes et des joues tremblotantes. Elle ne supporte pas attendre. Une impatience presque pathologique.
En effet, j’etais en retard de dix minutes sur notre rancard. A peine que je descendis du métro, je courus pour écourter son supplice.

De loin, je l’apercevais bien svelte, les cheveux ébouriffés, ses jambes fines et moelleuses couvertes qu’en partie par cette culotte jaune bien petite et une chemise blanche couvrant sa poitrine juteuse. Bien élancé tel que je lui avais signalé, elle m’aperçut aussi et fit un grand signe des mains. J’avais hâte de voir ses yeux verts dont elle m’avait parlés. Quand nous fumes face à face, elle me fit une longue embrassade sur la bouche. Ses mains parcoururent doucement mon dos, et je la sentis relaxée.

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