Soliloque (12)...Extrait de mon roman...
Elle savait qu’au
fil de nos rencontres pleines de lascivité, j’étais tombé amoureux d’elle. Elle
s’attelait du mieux qu’elle le pouvait, et sans escarmouches, à démanteler
cette séquence dans laquelle j’étais embarqué. Des fois, ensemble nous
prononcions lors de nos étreintes intimes des petites phrases, comme pour se
satisfaire d’une communication parfaite et bien comprise dans une relation
entre adultes.
-Te amo, lui disais-je
avec mon espagnol dubitatif.
Elle me répondait
d’un ton suave sur son sourire langoureux :
-Si, yo lo sé pero a veces.A veces solo. A veces solo. La phrase s’enfonçait dans mon cœur,
et s’en allait au plus profond de moi. Elle était là. Emise en toute lucidité
par une femme mûre dont j’étais amoureux. Depuis cette conversation, rien n’était
plus comme avant. Mon cœur palpait l’érosion de cette essence ayant caractérisé
nos premiers instants. Cette magie dans laquelle nous baignons les premiers
jours s’évaporait. Je ne pouvais rien faire si ce n’est que laisser faire son
plan dans son intégralité .Non plus, je ne pensais m’y interposer. Aimer nécessite
point d’arguments, c’est un geste spontané échappant à la raison, et quand elle
s’en mêle, il perd tout son charme. Je pensais à la phrase de Daniel Pennac : « L’amour
rend aveugle. L’amour doit rendre aveugle. Il a sa propre lumière éblouissante ».La
lumière de nos amours s’éteignaient à petit feu. Et je ne pouvais rien faire si
ce n’est que me préparer à subir le choc. Elle voulait s’en aller.
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