l’embrouillamini herméneutique : Extrait de mon roman...
Elle se voulait comme une indifférence criante sur le parvis de l’existence.
J’en avais une petite théorie à propos, elle me titillait l’esprit. Probablement
elle doit avoir vécu une fracture de ses convictions humaines-une terrible déception
à laquelle elle ne s’est jamais remise, d’ailleurs quand elle en parle, je sens
cette énergie de mots et des gestes traduisant cette écorchure que vaut le
rappel des faits-qui a carrément suscité en elle une révulsion complète.
Elle s’est créé alors un personnage de substitution qui ne soucierait
jamais des aléas de l’existence humaine, échappant à cette peine dont elle
souffre depuis, et qu’elle ne sait oublier et pardonner.
Pour qu’existe son personnage d’emprunt, elle a crée un monde où des
principes sont édictés pour qu’une certaine harmonie subsiste, permettant à son
être de se conformer à cette nouvelle conscience de sa fiction dans le réel.
Elle flotte donc dans un mirage plein d’inconstances entre le réel et l’irréel
où l’être qu’elle vaut, souffre dans l’immixtion à temps ponctuel dans l’interstice
entre les deux mondes, jouant le rôle avec dextérité afin de tirer le meilleur
profit sur les deux tableaux.
L’essence de la fiction, aussi enivrante puisse t elle paraitre, finit par
s’évaporer sous le soleil de la vraie vie et de la vraie personnalité :
cet identité génétique à tout homme qu’est l’humanité, que nulle influence ne
sait éteindre, même dans l’originalité de sa substance, elle me semble donc prisonnière
d’un confluent de fusion, d’incompréhension, et de désunion.
Elle était la parfaite caricature de cette quête permanente d’identité dans
la façon pour l’être humain d’assumer son humanité particulière dans cet ensemble
commun, précisément dans cette vieille Europe ,une terre où se
brassent tellement de modèles de vie et des pensées que le peuple qui en est issu,
s’embourbe dans l’embrouillamini herméneutique.
Commentaires
Enregistrer un commentaire