La belle étudiante affole le poète...
Elle me parle, ses cheveux châtains perlent son visage rempli
de suavité, son sourire enlace ses lèvres qui se fendent jusqu’à illuminer son
regard posé sur le mien. Elle m’explique le travail qu’elle fait pour subvenir
aux frais supplémentaires qu’occasionnent ses études. De temps en temps, elle
passe sa main sur sa blouse qui ne cesse de s’incliner dénudant son épaule
gauche. Sur son poignet de la même main s’aperçoit un petit tatouage incrusté
dans la peau comme un objet d’art ; c’est une feuille d’arbre bien
dessinée.
Un bout brillant luit sur sa narine gauche, le piercing d’une
pierre précieuse, je me dis, ça lui met un embellissement qui attise à la fois
un attendrissement dans le regard que l’on pose sur elle et un émerveillement
qui surprend l’adulte que je suis depuis un certain temps. Mes yeux la regardent d’un air enjoué, un plaisir indistinct semble jaillir de mes
entrailles, sa présence me plait, ses mots ne sont plus que des onomatopées que
mon esprit et ma raison ne savent plus distinguer. Tout en elle me parait si
tendre, si doux, que s’élève en moi une passion d’être à ses côtés, de me
rassurer de sa présence non loin de ma personne qui se dévoue dans un
protectionnisme qu’elle ne sait justifier. Dehors le soleil beau réchauffe le
pavé, elle m’invite d’y aller, nous nous asseyons à même le sol, l’éclat de la
lumière la contraint de mettre ses lunettes antisolaires. Elles lui vont bien,
on y voit un peu le charme d’une millionnaire le long de la côte d’Azur
en escapade dans un cabriolet Maserati.
Elle se détourne de mon regard un instant pour refermer son
sac, j’aperçois sur son dos un autre
tatouage plus grand qui attise une fois de plus ma curiosité. Je lui en parle
dès que nous sommes de nouveau face à face. Elle me dit que c’est un gros
lézard recouvrant tout son dos, j’imagine le dessin sur sa peau lisse, le décor
millimétré serpentant jusqu’à ses courbes qui ne me laissent pas indifférent
malgré que toute la discrétion que j’accole au regard que je porte sur elle.
Quand elle part après que nous ayons parlé plus d’une demi-heure, la bise que
je pose sur elle est plus que des mots de simple amitié ; elle est
empreinte d’une complicité et d’un désir tacites que je tente de maintenir sous
silence bien que mes mains s’extasient pendant ce temps de la douceur de ses
cheveux châtains.
Je la regarde partir, le corps bien moulant dans ce jean noir, ses généreuses formes serpentaient à chaque pas qui l'éloignait de mes yeux, puis un moment, elle s’arrêta et se retourna, son visage flasque de tendresse me regarda et sourit, mon cœur s'enflamme de joie muette.
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