Triste cirque dans le panorama politique congolais...
Éviscérées ont été des femmes
enceintes, les fœtus arrachés de la tendresse de leurs ventres, des enfants ont
été cisaillés au fer rouillé, le sang a giclé dans le désarroi d’un abandon où
les mots se sont dissous dans la brutalité avec laquelle agissent les ombres
pendantes de la mort pullulant dans ces forêts. Des odeurs putrides de vies livrées aux
charognards, des plaies béantes que les mouches savourent dans la passion d’une
manne que leur servent les plénipotentiaires de la machette, instituée comme la
nouvelle guillotine des collines fraîches qui traversent l’Est du Congo. L’entre-jambe
des grands-mères, mères, femmes, filles, fillettes est abusé, lessivé et râpé
par les désinvoltes désirs que des mâles en ivresse de pouvoir et de plaisir ;
presque moyenâgeuse s’affiche la barbarie qui se perpétue dans l’indifférence
totale depuis près de deux décennies dans la zone orientale de ce revolver au cœur
de l’Afrique dont parlait Fanon. Pauvre Fanon! Pauvre peuple que nous sommes! Le
désespoir s'accroît. dans la plénitude des lendemains, les émotions ne semblent
plus à fleur de peau, l’insurrection devant les horreurs que la passivité
politique laisse mûrir n’a-t-elle pas encore le seuil de l’intolérable ?
Kinshasa se complaît dans le
cirque pour pérenniser cet énergumène qui peint de honte la rayonnante dignité
que Lumumba a construite avec sa franchise et au prix de son sang depuis son exécution
et son morcellement en quatorze morceaux dissous dans l’acide. Dans ce palais où
l’histoire s’enduit de ridicule, d’infamie, d’apostasie, avec des prêtres à l’idiolecte
parfait dans leur rôle de lèche-bottes pour que le pays tout entier s’effondre
afin que triomphent les commanditaires d’hier, qui avaient décidé d’attribuer
la propriété de ce vaste territoire au roi barbu, ensuite à leurs suppôts après
avoir aidé à l’élimination des leaders insoumis à leur diktat.
Une messe noire est entrain de
retentir tonitruante, des cris s’entendent du monde entier des citoyens de la
patrie, les âmes crient d’épouvantes scènes que vivent les compatriotes
abandonnés par un état rempli d’incompétences, de mauvaise foi notoire, et de volonté
assassine derrière une prestidigitation de gouvernance.
Malheureusement des langues,
asservies, louent l’irresponsabilité, la renommée insignifiante dont se couvre
la notoriété de nos aïeux, qui se sont rebellés contre cette autorité venue d’ailleurs.
Des voix ivres de facile bénéfice sur le malheur de leurs propres frères et sœurs
afin de se satisfaire dans la plénitude de leurs petites vie de merde : la
salve de bonheurs mondains, se comblant d’orgueil dans leurs lugubres titres, se
goinfrant de corruption dans cet embonpoint débordant de chair afin de s’éloigner
de leurs santés maigres des misérables qu’ils furent hier. Tout le paradoxe de
l’homme politique d’un Congo en dérive depuis le 17 janvier 1961. Peu importent les conséquences de leurs gestes, pourvu que leur corbeille ne se soit pas vide de monnaie, afin de leur permettre de vivre pleinement le bonheur sur la terre des hommes, s'assouvir dans la consomption de tout ce qui peut faire la pleine satisfaction de leurs existences d'homme.
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