Une trahison au cœur de l'Afrique...
Le fer aiguisé sous la claire
lune, des rêves émiettés dans l’overdose de la frayeur, une cure d’atrocités
afin que la vie cesse, que l’allée dans l’au-delà soit fracassante, que le
souffle s’éteigne dans un silence d’horreurs. Que l’enfance s’enivre de morbide
hantise jusqu’à disparaître derrière un océan de rejet, que la paix ne soit
plus qu’un lointain souvenir ne thésaurisant plus le besoin d’être et de vivre.
Que les étoiles de la nuit rougissent, ivres de sang comme des vampires, que
l’être s’inféode devant l’ordre oppressif qui lui offre des institutions
défaillantes, incapables d’être à la hauteur du minima qu’un citoyen peut
attendre de l’état. Son état.
Que le déshonneur habite la terre
de nos aïeux comme à l’époque de Tippo Tip, de Stanley et de Livingstone au
service du roi barbu. Que de nouveau le traumatisme des mains coupées refassent
surface, des fesses laminées au fouet surgissent dans le présent et que nos
mères, nos filles et petites-filles se voient dessaisies de leur intimité afin que
se satisfasse dans la violence la concupiscence inassouvie des hommes en
treillis de tous bords dont la ferraille entre leurs mains a pouvoir de
transporter vers la terre mirobolante du trépas.
Des bruits frivoles et banals
retentissent depuis cette ville où Lumumba sermonna les colons en rappelant les
affres dont ont été victimes nos ancêtres depuis l’épopée du caoutchouc
jusqu’aux humiliations de la colonisation. Le palais, qui à l’époque, fut
comblé de l’aura de son franc-parler et de son front bien dressé pour annoncer la
fin de l’asservissement n’est plus qu’un fantôme où l’histoire ne fait qu’être
souillée depuis la tragique disparition de l’homme dans la savane herbeuse du
Katanga. Le prestigieux palais de cette nation qu’il a défendue jusqu’au prix
de son sang n’est plus qu’un sanctuaire de l’inceste national où sa volonté est
violée depuis plus de cinq décennies par les succédanés du colonialisme et de l’impérialisme
(ses propres frères et petits-fils). Chaque fois qu’ils feignent de commémorer
sa triste mémoire, depuis l’au-delà où il reste inconsolable devant le chaos
dont est revêtu son rêve inouï qu’il nourrissait pour les peuples. Le pays s’en
est allé dans la médiocrité vers l’idiotie, avec la certitude des lendemains
plus qu’incertains. Et des langues se réjouissent de la prestidigitation de
solidarité qui comble les discours de ceux qui ont tué hier le terrible fils du
Congo, qui a dressé son visage pour dire ce qu’il pensait de cette entreprise
que valaient la colonisation et ses addendas.
Aujourd’hui à la tête de cet état
ne sévissent que des flibustiers, des pirates du vingt unième siècle capable d’arraisonner
l’indépendance d’un pays et de l’offrir en aumône sur la table de
l’impérialisme. Se donnant même à cœur joie aux plaisirs exclusivistes des
colons d’hier jusqu’à piétiner complètement la dignité et le prestige du
peuple. Le Congo n’a jamais été libre depuis, au contraire il est à libérer des
chaines de l’esclavage moderne et de ses crimes.
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