Un dimanche à la paroisse du sacré cœur...

Un silence bienveillant remplit les locaux de l'église du sacré cœur où nous habitons, le curé est un homme convivial plein de bonté, son sourire rassure. Derrière ses lunettes rondes, une simplicité à fleur de peau émerge et empreint l'instant d'une gaieté d'extraordinaire humanité, une vertu de plus en plus rare dans un monde où les valeurs semblent de plus en plus en extinction avec le mépris du prochain qui s'accentue. Sa poignée de main remplit de franchise, son visage d'enthousiasme, il tient à nous accompagner jusqu'à sa paroisse. Sa voiture petite arrive à prendre tout le monde, il me regarde d'un air badin sur la banquette arrière en demandant d'une voix rigolote si mes jambes longues étaient bien installées dans le petit habitacle. Nous attachons les ceintures de sécurité et son moteur vrombit d'un son doux. Dans Lausanne où il pleuvine sans cesse, ce matin est bien timide, comme le reste des jours d'ailleurs, le soleil semble vaincu sous l'épaisse nuage qui se meut sur la ville, son aura ne brille pas autant que d'habitude. Le curé nous conduit dans un autre bâtiment relevant de sa paroisse où nous pouvons rester le temps que les enfants qui font le catéchisme ne terminent leurs activités.
Puisque la nuit a été courte, les amis se sont remis au sommeil, se contentaient du pavé pour apurer la dette que leur métabolisme devait à leur organisme. Des ronflements se faisaient entendre déjà, rivalisaient avec le gong de la cloche qui étendait son son dans la ville encore endormie. Des chants de chorale parcouraient le temps, qui semblait se réchauffer petit à petit dans une éclaircie dont la lueur fendait le ciel. Les voix qu'entretenait la mélodie s'entendaient tendres et symphoniques qu'elles réjouissaient l’ouïe, s’élevaient dans une allégresse qui surprenait un peu par la nimbe qu'elles dégageaient. L'atmosphère semblait se remplir de vie qu'il manquait depuis que nous avions pris quartier, nous commencions à posséder le lieu, des mots commençaient à être prononcés, des rires entamaient aussi le calme que nous avions maintenu depuis un certain temps. Des conversations sortaient des souvenirs d'hier, nous écoutions avec attention; dehors, le ciel était encore plus clair que celui du matin, le jour était plus qu'une évidence, et les instants en étaient bien imprégnés. Une saveur de café s'emparait de la salle, des croissants décoraient les plateaux sur la table, quelques jus étaient bien à coté brillant d’étincelante présence. Des cris d'enfants résonnaient maintenant dans l'enceinte du bâtiment, accompagnant un tumulte indistinct des voix d'adultes, nous comprenions donc que la messe avait fini, que les fidèles échangeaient les dernières paroles avant de se séparer.   

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