Hier soir, il a neigé ...

Ce soir, il a commencé à neiger, des flocons de glace douce et spongieuse descendaient sans intermittence d'en haut comme si le ciel s'était gavé d'un excès de table des nuages, et qu'il vomissait.
L'atmosphère déjà fraîche se revêtait encore d'un air glacial et martial, le temps s'aigrissait, et les hommes se pressaient pour ne point subir l'oppression de l'instant hivernal.
Le monde s'était blanchi comme aseptisé de toute souillure, il se voyait enfiler d'une sainteté avec cette poudre blanche et éparse répandue sur toutes les surfaces à découvert. Le ciel s'arrogeait le plein droit de peindre la terre de blanc pour qu'elle se revêtit de la teinte du paradis, ainsi soulageant les hommes de la splendeur de cet au delà inéluctable au destin de chaque humain.
Je regardais la neige lumineuse et omniprésente, dominant les paysages par le charme de sa couleur, une ubiquité de suave autorité sur le cours de temps ; la nuit, elle brillait autant que le diamant, reflétant des fines lueurs multicolores et diaphragmes titillant l'obscurité, son blanc éclatant rivalisait avec le noir. La vue était paradisiaque et apaisante ; elle infusait un baume qui apaisait l'âme en ce temps rempli d'incertitudes, mes pas se réjouissaient de fendre un sentier dans ce sol blanchi, je marchais d'un air plein de méditations, cette beauté à portée de vue me parlait avec insistance et décence. Depuis hier soir, il n'a cessé de neiger sans interruption, assis sur ma table, je ne cessais de la regarder et de griffonner.