Je crains la cacophonie à venir

Une apaisante accalmie avec cette fraîcheur que j'avais légèrement du mal à supporter, ce froid fougueux glaçant la peau jusqu'à givrer sa lisse surface où les pores se voyaient même atrophiés.
Mon métabolisme vaincu succombait dans cet excès de fraîcheur faisant de sa sensualité une douceur insupportable. Plus je ressentais cette froideur en insidieux triomphateur, plus le corps se démenait pour résister à cette offensive tacite. Je marchais d'un pas hâtif pour me réchauffer, indifférent à mon entourage sur le chemin, quelques fois, par un hasard d'attention, mes yeux croisaient ceux d'un passant ; l'instant d'une fraction de seconde drainant tous les maux de notre temps où l'interculturalité semblait perdre du terrain devant la hausse tacite de la xénophobie, la tolérance en désuétude et l'hypocrisie en croissance latente.
Il fallait transcender ces apories se fixant dans les esprits avec la panoplie d'inquiétudes disponibles qui leur étaient déjà alloués avec ce libéralisme nocif et subi. Et, dés cet instant, mon esprit se noyait en extase des regards autres que le mien, ces yeux fades me fixant, à défaut d’être sincères dans l'expression de ce tumulte indistinct qui bouillonnait dans leurs cœurs anonymes croisés en route.
Je voyais croître ce désarroi et le doute du prochain, la méfiance s'installait ; elle couvait dans la chaleur des imbroglios contenus dans les discours des institutions et des faiseurs d'opinions.
L'humanité s'effondrait dans une rapidité extraordinaire, nous n'étions plus que les uns et les autres, se regardant plus dans les différences que dans les ressemblances pour se justifier dans cette bienséance d'une incompatibilité de cohabiter.
Un aggiornamento de mentalités assaisonnant la subconscience d'éléments insidieux attisant une insécurité complètement accessible par la foi à une divinité, surtout de la part d'individus porteurs de la dite différence ethnologique et sociologique.
Ainsi une cécité de la violence muette, où le rejet était dissimulé ou ouvert, devenait possible pour un grand nombre avec des ingrédients fallacieux que nul ne savait contester et réfuter de prime abord, l'émotion drainait les jugements dont le fondement passait par une raison, soit divine ou sociale, justifiant les uns et les autres, qui au final, n'engendrerait que d'innocentes victimes dans la matérialité de cette logique d'intolérance.
Ainsi de part et d'autre, des gens qui ne souhaitaient que se diluer dans le plaisir de vivre, se voyaient rafler, indépendamment de leur gré, par le vent du trépas. Leur droit de vivre a été rayé de la liste de nécessités, leur désir d’être complètement effacé.

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