Un regard dans la nuit et, les pensées se tissent...

Je rentrais pour couler le reste de la nuit devant la télé, j'oubliais aussi que je m'étais promis d'aller à Marseille bien n'ayant pas d'oseilles. Dans mon esprit, je déclassais ma brève passion avec la belle ronde de la cité phocéenne.
Désormais elle était quelque part dans ma mémoire avec toutes celles qui ont été fugaces rayons dans le ciel obscurci de mes rêves. Je continuais à déambuler dans le noir attrayant de la nuit qui plaisait plus qu'il était impossible de le détester.
Les gens passaient en solitaires d'un pas pressé, en groupes dans un vacarme de borborygmes, bien bourrés d'alcool qu'ils ne cessaient d'ingurgiter jusqu'à s'y dissoudre complètement ivres, en penseurs chargés d'un incommensurable poids invisible de leur passé marqué  d'indélébiles souvenirs d'où ne jaillissaient que mélancolie et nostalgie.
Je regardais ce film avec un silence pensif où retentissaient des salves de déduction, s'écrivaient des poèmes et des épitaphes ; un orgueil latent rampait dans le fond de ma modestie, une grandeur grandiloquente que j'asphyxiais dans une humilité excessive.

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