Je marche dans la neige...

Une fois à l'extérieur, je réajustais mon blouson de cuir acheté à la brocante du centre ville chez une vieille roumaine, le col était large et laissait infiltrer quelques incursions désagréables d'un air froid impromptu. Je ne me souvenais alors de mon écharpe qui aurait dû enrouler mon cou pour y parer.
A peine que je commençais à marcher sur la neige, mes semelles écrasaient la glace dans un bruit charmant tout mon plaisir de parcourir la rue en ces temps où les flocons de glace ne se privaient de séjourner sur la surface de la terre dans un plaisir désinvolte de leur temps sacré.
J'oubliais le froid sévissant à l'air libre, le corps s’extasiait de cet insignifiant bruit émanant du contact de mes semelles avec la glace, à travers lequel ses instincts se retrouvaient subitement diluer dans un état de parfaite harmonie, annihilant un peu la sensibilité physique, presqu' une anesthésie naturelle.
Le contentement dans lequel mon être se noyait, me procurait un oubli de la sensation physique comme celle des désagréments que pouvaient drainer les intempéries.
J'accusais comme une impassibilité, le vide prépondérant dans mon esprit y était propice, pour autant que je pouvais avancer, mes pas m’amenaient comme un automate vers une destination dont je n'avais aucune idée, je marchais tout à coup sans objectif, et d'un pas hâtif. Mes traces, à peine visibles, se voyaient ensevelir lentement par la poudre blanche arrosant la terre en cette matinée, comme si la neige rêvait d'une présence totalitaire et unique. Puis, je sentis une petite main s'enrobait dans la mienne, elle s'y était glissée dans un geste lent, doux et bref. Elle s'activait maintenant à bien se garnir de la totalité de ma main couverte de ce gant, je la sentais aussi dans le sien ; je revenais lentement à la conscience du présent, et je regardais enfin mon coté gauche.


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