Une promenade timide sur la place Riponne Maurice Béjart ...

Je préférais ses mots à l'emporte pièces que son silence. Il voilait son visage d'une certaine obscurité révélant les maux muets dont souffrait son âme. Quelques fois son silence drainait une flamme de passion timide d'une adolescente en quête de fusion corporelle pour se perdre dans le plaisir concupiscent de son temps. Au même moment s'apercevait en toile de fond une réticence mal assurée, presqu 'une indécision dans son immaturité intermittente bien têtue au milieu de la femme adulte qu'elle est. Elle me regardait avec un charme éblouissant, j'en ressentais une émotion que je voulais muette, difficile m'était il de garder ma langue discrète, il s'y agitait des mots bouillonnants enduits de désir patent. Puis j'entendis un murmure, ses lèvres s'agitèrent, une souffle d'onomatopées fut lâché en l'air; il était incompréhensible, mais le fin fond de mon esprit semblait décrypter instantanément ses intentions. Elle tendit lentement le bras, j' arrimais donc ma main à la sienne ; nous entamions une marche lente et timide sur la place Riponne Maurice Béjart. Nos pas étaient indolents, nos mains se resserraient et nous ne disions mot. Puis le subit jaillissement de cette fontaine d'eau à l'oblique de la station de métro nous sortait brusquement de cette somnolence des instants de première rencontre. L'eau sortant avec pression des tuyaux encastrés dans le béton laissait bruire un son agréable à l’ouïe. Nous fixions des yeux avec enchantement ce spectacle comme des enfants absorbés par le charme d'un feu d'artifice. Nous étions bien obnubilés, et nos visages apparaissaient bien hagards, comme si le corps n'était plus qu'une enveloppe dépossédée de sa substance intrinsèque.

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