Un retour en chanson...
Dans les rues
désertes à cause du froid et de l’heure tardive, nous pouvions
entendre résonner nos pas sur le pavé. Nous nous amusions même à faire en sorte
que ce bruit ait un rythme. Ainsi comme deux enfants ivres de joie, nous usions nos
semelles à synchroniser le son dans le silence de la nuit.
Un jeu auquel nous
prenions réellement plaisir le sourire suspendu à nos lèvres. Je la regardais
avec admiration chaque fois que ce fut son tour de claquer les talons :
elle ajustait ses cheveux dans son chignon presque défait, retroussait légèrement sa jupe de ses mains, puis sautillait dans un élan d’incertitude le visage
plein d’enthousiasme cherchant le mien.
Nous étions dans une pure improvisation
ne fonctionnant que grâce à cette complicité magique de cœur qui nous liait, l’écholalie de notre musique et de nos rires se faisaient transporter loin dans
la profondeur de la nuit ; nous en entendions le son s’éloignant jusqu’à
disparaître complètement dans l’océan du silence.
Puis j’entendais une plainte
brève, elle avait émis un cri brusque, son pied qui venait de tapoter le sol s'était figé. Je me précipitais vers elle, m’ agenouillait pour voir ce qu’il en
était. Je touchais son pied avec délicatesse : mes doigts caressaient lentement
ses différentes parties, et quand je palpais sa cheville, elle se crispait.
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