Mes aveux de poète...

Je repensais donc au point névralgique de mes sentiments devant le miroir transparent du vide devant mes yeux, le seuil atteint de ma susceptibilité où l'envie de te serrer dans mes bras n'était pas morte, ni dissoute, mais au contraire bien vivante, des instants d'hier mais tellement présents dans mon esprit avec tous les brins de murmures et de sensualité ainsi perçus dans ma solitude muette.
Je percevais même comme ressuscité des souvenirs le son voluptueux de ta voix entremêlée des suaves images de ton visage quadragénaire malmené par le poids de l'âge, je savais que le temps te drainait vers les horizons de la sénilité où la passion de la chair se verrait dissoute dans l'inéluctable péremption, mais je savais aussi que la bonté de ton âme était indémontable, ses inouïs désirs devant le charme du beau rajeuniront ton esprit : une jouvence rafraîchissante dans le corps s'avachissant dans l'antre du destin.
Tu n'as jamais été haï dans le fond de mon être, tu as toujours été désirée, mais aussi j'ai toujours accepté l'inéluctable liberté dans tes instincts où cet appétit libertin était plus qu'évident, alors pour me consoler, j'avais appris à apprivoiser la douleur avec les seuls mots dont je disposais dans les dédales de mes pensées, afin qu'aucune obscurité n'affecte de sa teinte la clarté de mes sentiments où l'oubli se dissolvait dans les flots de l'amnésie.
Chaque fois que je me noyais dans le déluge de la nostalgie, je prenais mon stylo pour laisser couler ma mélancolie ; je t'écrivais une missive anonyme sans vraiment savoir si tu la liras ou jamais, mais je me satisfaisais de l'écrire en dépit de cette conscience me rappelant ta déconcertante indifférence du passé que le Feng Shui t'aurait enseigné.
Je maudissais un peu les petits fils de Confucius pour avoir extériorisé cette philosophie à deux balles qui t'avait servie de prétexte de taille pour dérailler de ma destinée où que d'entailles sont restées pendantes et sanguinolentes.
Quant à ce modeste être que je suis, je continuais à m'instruire en regardant l'homme dans ses tréfonds pour déceler le sens et l'essence de ses gestes de tous les jours, et j'apprenais beaucoup, plus que tous les livres de philosophie et de psychologie.

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