Quand la forêt m'instruit...

Un innocent ravissement comblait l’ âme, menant l’ être dans la légèreté de l’enfance où l’apprentissage était naturel et limpide. Je me sentais bien petit et faible, mais combien s’infusait dans mon esprit cette force invisible que la nature portait. 
Une infaillible certitude de la main providentielle déballant à la lumière de ma modeste mémoire les axiomes contenus dans ces images familières, ces paysages anodins, qui à force de les voir de temps en temps et à contre temps, étaient pourtant plein de leçons et d’admonestations pour user à bon escient les années en numéraires dont est créditée l’existence.
Les pas froissant le parvis où essaimées les feuilles s’écartaient à tout va, et tout bas retentissait le bruit de mes pas écrasant les fanes sèches craquant sous le poids de mon maigre corps.
Déjà la forêt ne me voyait plus que de dos, je me retournais vers les hommes rempli de ce que cette inanité de vue qui devenait subtilement agréable. 
Je rentrais chez les miens comme une plus value, façonné par le mutisme perspicace et instructif de la forêt, régénéré d’une essence pure qui me révélait un nouveau sens du verbe vivre ; le tumulte de mes insatisfactions s’était tu dans l’ effusion de cette accalmie verte que valait le silence de la forêt.
Je regardais dans une perspective autre la vie, j’accédais donc à une seconde reconnaissance de ce vide que nous peuplons qui nous servait de lieu où se consommait l’existence - le destin. 


   













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