« Au delà de l’horreur hier à Charlie hebdo, des vraies questions »...
La pensée libre
de Charlie Hebdo
-Douze morts à la
kalachnikov en plein Paris, invraisemblable! Les victimes, des journalistes d’un
hebdomadaire satirique. Des plumes libres dans la pensée, usant de leurs
imaginations à satiété pour désacraliser ces intangibles vérités,-que certains
voudraient voir perdurer dans nos esprits dans une rigidité inflexible-,
jusqu’à les rendre comme des simples faits émanant de la nature humaine, loin
de toute perfection divine qu’on voudrait leur accolées.
-Ils ont été malgré
les menaces de tous genres, tournant en ridicule n’importe quel fait sociétal ou encore cette
violence inouïe dont souffre le monde d’aujourd’hui avec des hommes, des femmes
et des enfants ;laquelle violence est fomentée par des officines obscures au nom de la conception
du bien ou du mal, avec un prétexte fallacieux de servir le peuple (dans sa
liberté et son identité ),dont les diverses manifestations n’ont jamais été en
faveur de la guerre telle qu’initiée par leurs dirigeants.
-Ces caricaturistes
braves de Charlie Hebdo nous ont dépeint la bêtise humaine que bien souvent
occultée par les flux d’émotions que nous éprouvons devant les événements. Ils
nous ont révélé l’absurdité de l’esprit humain nonobstant les argumentations
philosophiques des uns et des autres, l’humour a été l’arme la plus persuasive
pour percer la conscience collective et, mettre en évidence le ridicule qui
entoure quelque prétexte justifiant les souffrances infligées aux êtres humains
tant au nom de la protection, la religion que de la libération(des notions
tellement relatives qu’il est difficile d’en uniformiser le contenu).
Le choc
civilisationnel et géo stratégique
-Au delà de l’acte
ignoble d’hier, il y a deux conceptions de liberté qui s’affrontent. L’évolution
du concept de liberté dans le monde judéo chrétien et dans le monde islamique.
Deux chocs de pensée où il est difficile d’évoquer un métissage ou une intégration
supposant que l’un se conforme à l’autre en élaguant certains traits de son identité.
Chacun ayant en soi des principes acquis que l’on considère comme irréfragables
faisant partie de sa culture. Hors au delà de la culture, il y a l’état, dont
le droit (ensemble de règles régissant la vie des hommes en communauté) est l’émanation.
Et dans ce
contexte basé sur la rencontre accidentelle des mondes et des peuples, bien
souvent motivée par l’instinct capitaliste, il est difficile d’imposer des lois
,fussent elles laïques, ayant été tirées d’une évolution culturelle autre que
celle de peuples que l’on voudrait intégrer en son espace culturel.
Déjà depuis le 11
septembre 2011 jusqu’à aujourd’hui, l’axe du mal et du bien semblent bien flous,
difficile de savoir qui sont les bons ou les mauvais, car la mort sévit de part
et d’autre sur des innocents ne demandant qu’à vivre en paix et, les
commanditaires sont aussi de part et d’autre.
Même qu’aussi en France,
cette polémique que charrie la politique au nom de cette cohabitation difficile
entre laïcité(dont les racines judéo chrétiennes sont palpables en filigrane de
cette moralité dont est imbibée les lois républicaines)et l’identité islamique
assumée, faisant qu’ une résistance se développe
pour préserver cette essence particulière de cette façon à travers des prêches
contra legem, mettant en péril cette cohabitation pacifique tant souhaitée.
Le grand problème
demeurera donc la façon de se tolérer les uns et les autres dans cet espace
commun que sont les états judéo chrétiens de l’Europe avec la foi islamique.
Mais aussi c’est une question des impacts socio communautaires de l’engagement
de la France dans
les différentes guerres au moyen orient au nom de la paix et de la démocratie
face à l’intégrisme islamique.
La responsabilité
de l’Etat Français
-La
responsabilité de l’état n’est pas de moindre dans cette affaire, car il est démontré
que les services de sécurité avaient déjà été prévenus que Charlie Hebdo était sous
la menace islamique(du genre fatwa lancé contre Salman Rushdie protégé jusqu’aujourd’hui
par les services secrets britanniques),déjà en 2006 avec les lettres de menace
de mort pour une caricature du prophète Mahomet avec une bombe sur la tête ,et
en 2011,un violent incendie pour un article intitulé Charria Hebdo.
Pourquoi avoir sous-estimé
la menace quand on peut imaginer la folie meurtrière des ambassadeurs plénipotentiaires
de la mort au nom de « Dieu » pouvaient se permettre contre ce
journal ? Un minima de sécurité qui leur a été accolé, mais vite balayé d’un
revers de la main lorsque la menace s’est manifestée.
Même que les deux
suspects étaient connus pour leur accointance avec les idéologies djihadistes, alors
si les services secrets faisaient vraiment leur boulot, on aurait pu éviter ce
carnage et aussi, on aurait pu allouer à cette courageuse presse défendant la liberté
d’expression une protection digne de l’ennemi en face d’elle.
Ce geste est une brèche
ouverte à un héroïsme barbare et abject contre lequel la France devrait réserver une
réponse digne d’un état organisé et soucieux de préserver la sécurité de ces
concitoyens ,mais aussi un appel à la classe politique de trouver un peu plus d’intelligence
dans l’articulation du terme intégration sans heurter les sensibilités des uns
et des autres, au lieu d’en faire un souffre douleur ,qui finalement se
radicalise autour d’idéologies victimaires nuisant à l’ensemble de cette
harmonie communautaire.
C’est un défi
auquel le roman de Michel Houellebecq aurait, peut être, répondu ou pas, je ne
l’ai pas encore lu.
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