Soliloque(45)...

Je me sentais un peu soulagé d’avoir de ses nouvelles, savoir qu’un instant, fusse t il minime, elle avait pensé à ma modeste personne. A elle, je pensais tous les temps mais je m’abstenais d’étaler ce besoin. Je ne voulais point qu’elle me sente comme un fardeau, lequel étoufferait sa liberté. Alors je me taisais dans une indifférence pleine de malaises. Un effort de résilience pour sauvegarder à la fois ma dignité d’homme honnête avec lui-même, tout mon amour pour elle et ce semblant d’entente entre nous.
Une entente se consumant en fumée sous les feux doux et acariâtres de l’indifférence. Néanmoins lire quelques phrases d’elle était comme une étreinte desserrée de ce goulot d’étranglement qui m’asphyxiait depuis des jours. Ces quelques mots insignifiants ressemblaient à une bouffée d’oxygène. Une joie timide, fusse t elle hésitante, traversait l’âme aigrie. Cette allégresse aspergeait mon être d’une lueur d’enthousiasme malgré l’obscurité l’emballant dans ses draps.

J’avais toujours le mal de son absence mais en moins. Je prenais mon téléphone pour lui répondre. Quelques mots dénudés de quelque tendresse comme avant, si ce n’est que cette exigence de politesse entre personnes bien éduquées .Une passion énorme bouillonnait dans le fond de mon cœur pour lui griffonner combien elle me manquait ; malheureusement j’avais encore la force de contenir ma faiblesse. Ainsi j’écrivais un message succinct avec un minima de courtoisie. Juste un accusé de réception dans une formule polie.

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