Soliloque (42)...

Sa question me prenait presqu’ au dépourvu .Je raclais la gorge légèrement, les doigts pinçant le bout du nez instinctivement. Le vide de la réflexion était sec dans mon esprit. Aucun mot n’apparaissait pour être dit. Puis elle continuait:
-Moi, j’ai toujours fait ce qu’il me semblait bon. Le plaisir de vivre qui me passait par la tête et, les hommes, j’en ai connus quelques uns. Et, toi ?
-Les femmes, lui disais-je dans un ton timide, difficile de ne pas y intéressées. J’en ai fréquentées, quelques unes avec passion dans le cœur, d’autres par instinct purement animal, mais bon, on essaie aujourd’hui de contrôler à la fois, le cœur et le corps d’où partent ces nécessités s’imposant à l’être.
-Et comment fais tu pour contrôler ces inéluctables nécessités ? Si je peux me permettre cette affirmation, me demandait elle avec une curiosité qu’elle semblait ne vouloir dissimuler.
-Au fait, j’y résiste que lorsqu’elles sont livrées aux insatiables passions de la chair, qui bien souvent ne sont que des sensations fourbes s’émoustillant dans l’air du temps. Mais quand l’impulsion vient du cœur, alors je me laisse conduire par l’aura de cette vérité, lui répondais je comme dans une envolée poétique d’une voix calme. Une voix limpide sur sa lancée et perceptible. Et je continuais :

-Cela comporte tellement de risques contre soi même que la phrase de Louis Aragon trouve complètement son sens quand il disait : « Heureux celui qui meurt d’aimer ».Je trouve qu’il y a de la noblesse dans ce geste ,dans ce triste sort qu’on accepte de subir, n’est ce pas que Gabriel Garcia Marquez le dit aussi dans sa phrase : «Dans le malheur, l’amour devient plus grand et plus noble ».Je me plaindrais donc jamais d’avoir à souffrir parce que j’aime quelqu’un.

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