Soliloque (54)...


Elle était d’une lumière charmante coloriant de sensualité l’une des dernières nuits d’été qui s’en allait pour que le cycle du temps fut respecté ; la rigueur de cette discipline que la nature impose à chaque phénomène constituant ses segments. Nous contemplions la splendeur de cette lueur dans le ciel, embellissant ce noir opaque . Un noir qui paraissait agréable à voir malgré son immensité et son ubiquité. Cette ile de luminosité tendre caressait nos regards hypnotisés, absorbés dans cette alchimie silencieuse remplie de lascivité passive des astres.
Elle avait les mains à coté des miennes, elle les entremêlait lentement, puis les remontait sur son corps. J’adorais voir en elle cette petite enfance marquant instinctivement les traits de son visage chaque fois qu’elle était ivre des sentiments. Ses yeux verts auscultaient mon visage comme cherchant à voir la couleur de l’âme, ses doigts parcouraient mes sourcils, mon nez, le contour de mes lèvres, puis comme immergés dans les eaux langoureuses de nos passions communes, nous nous embrassions.
Nous laissons libre cours à l’expression de nos instincts communs sans retenue, bien indifférents à quelques cyclistes et coureurs nocturnes. Nous consommions sans discrétion le fruit de nos plaisirs conjoints. Une petite folie d’irresponsabilité et d’indignité de deux adultes ivres de ce vin délicieux ayant trempé dans le bain de la sublimation, leur exaltation de s’aimer. Quand de nouveau la lucidité aspergeait nos esprits ensevelis par le brouillard du désir, les visages regardant le ciel rempli de ce charme lugubre avec cette beauté audacieuse de cette pleine lune comme un grain de beauté sur la figure aigre des ténèbres ; nous nous levions pour reprendre nos vélos, plus loin nous remontions à partir de la rampe de Torres de Serrano.

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