Soliloque (44)...

Après des jours s’écoulaient. Des indifférences s’accumulaient. Et difficile de faire fi d’un cœur réclamant l’objet de ses instants d’allégresse. Je me sentais triturer par une aiguille de tristesse. Les souvenirs dans ma mémoire ne suffisaient plus. Non plus, je n’étais pas de ceux qui sont prêts à tout garder  face l’amour qu’ils souhaiteraient avoir. Quand j’atteignais le pic de mes inquiétudes, j’enfourchais mon vélo, alors comme une mer en furie, je pédalais jusqu’à la plage où j’allais perdre le désespoir dans le fond de mon être, en regardant ces eaux mouvantes s’étendant jusqu’à l’infini.
Seul, le brouillard dans cette vastitude anesthésiait le mal me ciselant ; la poésie était comme mettre le doigt dans la plaie. Plus j’écrivais sur elle, plus l’ombre de son visage passait dans mon esprit, ces petites phrases sucrées, douces et succulentes retentissaient dans ma tête, décuplant ma douleur : « Cette joie d’être triste que valait la mélancolie comme disait Victor Hugo ».

Son absence était lourde à porter et à supporter. Ce matin là, je me proposais de continuer à écrire mon recueil de poèmes. Je me rendais donc dans un parc dés les premières heures du jour. Je plongeais dans le cafouillage de mes confusions comme un tisserand, tirant chaque fil de cette mêlée pour construire un texte de mon second recueil de poèmes.

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