CETTE POLÉMIQUE ENTRE LES MARTYRS DE CHARLIE HEBDO ET LES MARTYRS CONGOLAIS, VAUT IL LA PEINE ?

CETTE POLÉMIQUE ENTRE LES MARTYRS DE CHARLIE HEBDO ET LES MARTYRS CONGOLAIS, VAUT IL LA PEINE ?
-Je suis Charlie Hebdo! Un écho pendant dans l’air lugubre du temps! Un geste spontané de solidarité d’abord à la liberté de penser. Un attachement à la fécondité de l’esprit humain à dénoncer le mal que certains couvrent des postulats discursifs. Charlie Hebdo est le symbole de l’humour sans tabou où la bêtise humaine et ses idéologies sont mises à nu par le biais de cette ironie décapante. N’est ce pas que Raymond Queneau disait que l’humour est une tentative pour décaper les grands sentiments de leur connerie .Au delà de l’émotion, la mobilisation de chacun autour de ce tragique événement relève de la liberté personnelle et de sa propre prise de conscience.

-Je suis étonné de l’amalgame qui s’immisce dans l’expression libre de ce sentiment de chaque individu dans la désapprobation de ce geste. Tout à coup le patriotisme congolais et les victimes innocentes de cette instabilité permanente  se voient revigorer, parce que certains d’entre nous pensent qu’il y a un excès d’indignation, pas autant que le monde en fait devant le drame congolais.

Nous sommes dans un monde où le relais continu et bien expliqué de l’information permet de toucher les consciences jusqu’à rallier les volontés. Nous sommes dans les réseaux sociaux où nous pouvons faire de la sensibilisation autour de cette triste cause sans attendre de voir la mesure de l’indignation des autres pour commencer une certaine comparaison, car la paix en France n’équivaut point à la paix au Congo, mais néanmoins dans le drame congolais, il faut reconnaitre l’immense travail abattu par cette presse internationale, dont le montant de documents sur internet montre, que des fois, c’est à travers elle que nous percevons à moitié les vrais enjeux de cette instabilité permanente à l’Est(sans prétendre qu’elle dit toujours la vérité, mais elle sait prendre des risques que nous ne savons prendre).
-Alors commencer à faire comme une compétition victimaire autour de la question me parait inopportun, indécent et inique, de toutes les façons, les événements sont encore frais et avec le temps, l’histoire va ravaler l’effervescence pour inscrire le drame dans ses annales.

Mais la leçon à tirer pour nous, congolais, est la façon de nous mobiliser pour donner de l’ampleur à chaque mort injuste frappant une personne ou un groupe de personnes à l’Est comme dans n’importe quel coin de notre pays en rapport avec cette violence que nous connaissons depuis plus de vingt ans.
-Le crime de Charlie Hebdo est entrain d’être vengé, mais le notre reste bien impuni, et même que certains d’entre nous ont des amitiés de longue date et même idéologique avec les auteurs présumés de ces massacres !N’est ce que la majorité de ces hommes ayant semé la terreur au pays, surtout à l’Est, sont des leaders des partis politiques auxquels s’étaient ralliés bien des intellectuels connaissant le lugubre passé de ces gens !Entre nous, le pardon est le maitre mot faisant que nos morts(les nôtres ),nos martyrs ne se verront jamais venger au nom des tractations politiciennes aboutissant à des amnisties multiples.
Je souhaiterais qu’à travers les réseaux sociaux se fasse une plus grande résonnance de ce que le Congo a connu comme massacres dans la rationalité et la responsabilité pour communiquer sur le drame que nos populations vivent, au lieu de prendre comme prétexte la mobilisation « la solidarité autour de Charlie Hebdo » pour passer comme l’éternelle victime de l’histoire.

Je suis Charlie ne me fait perdre en rien ma qualité de congolais, sauf que je m’insurge contre cette violence contre la liberté d’information par l’humour, ni ne me fait oublier que les martyrs de mon pays réclament justice

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