Soliloque (52)...

-Alain, soy una persona muy importante. Muy importante, me répétait elle avec insistance. Comme pour m’inculquer la mesure de ce qu’elle valait. En avais-je besoin? Etait ce nécessaire que je le susse et que je m’en rendisse compte ? J’en riais dans cette légèreté imprégnant ce moment. De l’importance !Qui peut s’en prévaloir vraiment ?J’avais été pendant plus de dix ans, l’un des rares journalistes du livre dans mon pays, bien connu du milieu universitaire et, jamais je ne me considérais comme une personne importante ;seulement comme une personne qui a eu l’opportunité de faire preuve de ses compétences au bon moment .Une opportunité que d’autres comme moi, ont gâché ou n’auront jamais jusqu’à la fin de leurs vies. La vie, c’est aussi le caractère fortuit de l’opportunité, d’autres l’appellent le destin : c’était la définition que je me faisais  de l’importance qui est indissociable à cette humilité dont nous devons faire preuve, peu importe la valeur que le monde semble nous attribuer.

L’entendre parler de son importance relevait en partie d’un orgueil étouffé. Une démesure de l’amour propre. Dans tous les cas, ce n’était pas mon approche de ma fierté personnelle ;je baignais dans une confiance absolue de mes aptitudes sans quelque confession sur ce que je valais dans la société où je ne faisais que jouer mon rôle de citoyen participatif à l’érection d’un monde meilleur par l’éducation. Je pensais à la phrase de ce musicien argentin qui disait : « No soy una persona importante .Soy importante como persona, que es distincto », je ne suis pas une personne importante, je suis important comme personne qui est distincte. Comme personne humaine, nous sommes tous importants.