Soliloque (18) : Extrait de mon roman.

J’arrivais chez elle avec un léger retard. Pas comme nous nous étions convenus. La porte de l’appartement était à demi ouverte quand j’y entrai,et c’est d’abord son gros chat qui vint se coltiner à mes pieds. Sur le pavé, il y avait des parapluies de couleurs vives et chatoyantes et d'autres articles en désordre . Chacun des parapluies portait des signes particuliers, un décor singulier. Assise par terre, ses longues jambes glabres bien écartées et ses mains parcourant par des élans obséquieux avec ce pinceau le tissu qui semblait se plaire de ses caresses remplies de couleurs. Ne sachant se lever pour m’accueillir, elle se contenta de me gratifier d’un sourire fin .L’attention soutenue qui avait transfiguré son visage en une volonté de perfection se fondit dans une esquisse d’un geste doux et charmant fendant ses lèvres toujours serrées .Lapidaire moment de détente au milieu de cette procréation d’un esprit alerte qui est le sien .Je m’étais assis pour contempler la praxis de son indépendance. Une circonstance exceptionnelle où l’imagination dessine l’utilité de l’essentiel de la vie .De cette interaction entre le monde et le soi profond. Un processus pour probabilisée la survie, et garantir la pérennité de son autonomie .J’assistais donc à la spontanéité de son inventivité : des longues lignes sèches et pèle mêle enchevêtrées faisant gémir le tissu, dont l’ensemble laissait transparaitre un charme agréable aux yeux. Une image langoureuse attendrissant, même dans un regard laconique et furtif, une seconde de l’existence. Difficile d’y témoigner de l’indifférence.

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