Soliloque (32)...

Depuis le plaisir a toujours été mien chaque fois qu’il me fallait parcourir un trajet à vélo. Même que ce jour là en revenant de chez elle(Irina), je semblais immerger dans trois plaisirs enlacés : avoir résisté à la passion de ma belle, réjoui de la voir chercher à se repentir et pédaler en plein air. Une overdose d’allégresse, une euphorie de plaisir.
Un peu plus loin, une image m’arrachait de mes hallucinations du pays de mille et une nuits, un cliché non moins insolite de cette Espagne en plein été .Une jeune demoiselle venait d’abandonner précipitamment sa poussette à bébé. Vite, elle enjambait une haie de fleurs à proximité ; un geste assez difficile pour autant de poids qui était le sien.
Elle prit le sentier juste en face, hésitante. Puis je la voyais carrément s’accroupir rapidement. Mon instinct de solidarité s’aiguisait autant que cela me paraissait comme l’aurore d’un drame contre lequel je pouvais apporter mon aide afin d’éviter le pire.

Je me précipitais pour voir et, offrir mon aide en toute humanité. À peine que je pointais mon regard, un gros postérieur bien charnu et séduisant pendait à l’air libre. Elle pissait .C’était donc ça, la raison de son agitation. Je m’écartais donc sans articuler un mot. L’image de ce postérieur  avait fait intrusion dans les abysses de la mémoire, fissurant ce que je croyais pour imperturbablement acquis : ma maitrise de soi et ma loyauté à Irina Marines.

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