Soliloque (23)...

Je me taisais malgré moi. Je la supportais. Je refusais de me laisser emporter par les impulsions triturant ma susceptibilité. M’abstenant à tendre la main à cette bêtise qu’elle valait .Cet affront ,selon moi, relevait de deux causes :un manque criant d’éducation, peut être mal assimilée ou un dédain notoire au nom de ma couleur de peau devenu banal avec cette hypocrisie qui est plus qu’un art qu’un défaut . À peine que je me présentais devant la petite fenêtre de cette réception ,ma mine fielleuse pendait déjà comme une médaille en or sur sa bobine. Je n’aimais pas sa façon de me regarder mais je n’avais point le choix si je tenais à prendre ce dont j’avais besoin. Alors mes yeux froids se posèrent sur elle et sa trombine ratatinée par les gerçures à la fois du temps et de sa haine imbécile bouillonnant dans les fonds silencieux de son âme.
-Que quieres ?dit elle en espagnol. Sa voix manquait cette délicatesse liée à son genre. Son intonation sonnait pleine de virilité. Pour une femme, elle n’avait pas le visage approprié. Un corps rigide et trapu sans sensualité où pendait un ventre bedonnant ne reflétant ni élégance qualifiant le genre dont elle était l’une des représentantes : la féminité. À la voir, l’on se croirait devant l’espèce constituant l’avant dernière étape de la constitution biologique de ce qu’est la femme aujourd’hui: une laideur historique.


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